Les Fils prodigues Diptyque, de Joseph Conrad et Eugene O’Neill / Mise en scène : Jean-Yves Ruf / Av 2018 à Colmar / Haut-Rhin
Evènement passé.
Du 17 au 19 avril 2018 à Colmar.
Un fils part en mer après s'être brouillé avec son père ; celui-ci, plein de remords, fantasme le retour du fils. Miroir de la deuxième pièce : un fils quitte son père après l'avoir volé et part en mer. Le père le maudit et lui promet qu'à son retour, il trouvera une corde pour se pendre. Deux nouvelles, de Conrad et O'Neill. Avec la mer pour trait d'union, elles nous content l'échec de la transmission. Une histoire profonde, ancrée dans nos peurs archaïques.
Dans la première pièce, lorsqu'enfin le fils revient, il ne correspond pas à l'être rêvé par le père, celui-ci ne le reconnaît pas. L'écriture y est courte, dense, remarquable.
Chez O'Neill, autre poète marin, le père ne se contente pas de mots, il accroche une corde dans la grange pour rendre sa malédiction présente quotidiennement. Il y a dans ces deux pièces une rêverie cruelle et profonde sur le thème séculaire de la relation fils-père. Nous sommes au coeur d'un danger larvé qui pèse sur nos sociétés : les pères se recroquevillent sur leurs obsessions et leurs certitudes, les fils refusent la filiation. L'argent devient alors la seule valeur concrète et transmissible. Mais chez Conrad et O'Neill, les fils ne désirent pas dépasser les pères, aucune tentative de réinventer quelque utopie sociale que ce soit, juste une aspiration à la fuite. Au plateau, des images vidéo font contre-chant. Une respiration qui nous donne alors à rêver : à nous de réinventer des possibles'
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Comédie De l'Est
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